Wardrade Bauderans, dit Loriches

Jarnac est, dès les premiers temps du Moyen Âge, une seigneurie importante.
Dans le principe, elle fait partie du domaines des comtes d’Angoulême; mais, à partir du XIe siècle, elle a ses seigneurs particuliers. À cette époque, le comte d’Angoulême, Guillaume II Taillefer, donne la terre de Jarnac à l’un de ses guerriers, Wardrade, probablement pour le récompenser des services qu’il en a reçus dans les nombreuses guerres qu’il a eu à soutenir contre ses voisins.

Wardrade Bauderans, dit Loriches (le Riche), comte de la Marche, seigneur de Jarnac de 9xx à 1020.

Wardrade (appelé Gardrat par Adémar de Chabannes, moine de Saint-Cybard, contemporain de son époque), habite le second château de Jarnac*, situé sur l'actuelle place du Château; ce château se composait du château proprement dit et d’un massif donjon carré qui s’élève sur l’ancienne île de Vaujompe.
C’est depuis cette forteresse que le seigneur de Jarnac observe ses voisins, toujours prêts à se révolter contre l’autorité du comte Guillaume II Taillefer d’Angoulême, son ami.
Wardrade sera, en effet , pendant toute sa vie, un fidèle allié du comte d’Angoulême; il combat à ses côtés au siège de Blaye et accompagne son suzerain dans l’expédition que ce dernier entreprend contre les enfants d’Oldéric, seigneur de Marcillac, qui ont fait subir à leur frère un traitement des plus cruels.

Wardrade se rendra à la fin du Xe siècle à Rome, au tombeau des Apôtres.
En 1002, il écrit qu’il a reçu du pape Benoît, l’ordre d’élever une abbaye en l’honneur d’Etienne et de Pierre; il choisit sur ses terres, diocèse de Saintes, la bourgade de Bassac en Saintonge, lieu qui sera tracé, selon la coutume, par Islo, évêque de Saintes.
L’abbaye sera consacrée en 1015 par Islo et son frère Grimoard, évêque d’Angoulême.

Il meurt en 1020, son épouse Rixendis le suivant de près dans la tombe.
Ils gisent encore tous les deux dans l’église de Bassac.

Ils auront au moins un fils, Pierre Bauderans, qui suit.

*Un premier château, qui aurait été détruit en 846 par les Normands, a pu exister sur les hauteurs de la ville.