La ville et chasteau de Jarnac en 1600

La ville et chasteau de Jarnac en 1600

vendredi 23 novembre 2007

Guy II Chabot

Guy II Chabot de Saint-Gelais chevalier de l’Ordre du roi, seigneur de Montlieu, Grésignac et autres lieux, cinquième baron puis premier comte de Jarnac de 1605 à 1646.



Il épouse en premières noces le 12 février 1609, Claude de Montagrier (Périgord, actuel département de la Dordogne), dame de Maroite, dite Mademoiselle de Grésignac, fille aînée d’Antoine de Montagrier et d’Isabeau d’Abzac de La Douze.
Guy II Chabot laissera à Montagrier la réputation d’un seigneur pillard et féroce.
Ils ont un fils:
Jacques Chabot, seigneur de Montlieu, qui mourra sans alliance, « imbécile », en 1648.

Bien que Guy Chabot soit un ardent protestant comme son père, il épouse en secondes noces le 21 mai 1620, Marie de La Rochefoucauld-Montendre, fille d’Isaac de La Rochefoucauld, baron de Montendre, et d’Hélène de Fonsèque**, et qui élèvera tous leurs enfants dans la religion catholique.
Ils ont six enfants:
1) Claire Chabot, née en 1622, religieuse carmélite à Paris, morte en 1691,
2) Louis III Chabot, né en 1626, deuxième comte de Jarnac, qui suit,
3) Guy Charles Chabot, dit « l’Abbé de Jarnac », prieur de Jarnac et de Montours, doyen du chapitre de Saintes en 1665. C’est lui qui demandera dès 1664, l’abolition du culte protestant et la démolition du temple de Jarnac que ses père et grand-père ont contribué à édifier; décédé le 19 décembre 1679,
4) François Chabot de Saint-Gelais, alias Isaac, , dit le « Chevalier de Jarnac », né en 1629, reçu chevalier de Malte le 5 février 1644, prieur de Jarnac et de Montours après son frère.
Bien que d’esprit plutôt cohabitationniste envers les huguenots, c’est lui qui recevra, en janvier 1684, les clefs du temple de Jarnac, dont la démolition a été ordonnée, selon une sentence de 1682; le cimetière sur les remparts est rendu aux catholiques.
Par contre il vend aux protestants en 1683, des bâtiments pour y aménager un nouveau temple et leur fait don des droits seigneuriaux qu’il aurait pu exiger. Il est mort en 1685, léguant ses biens à Louis, dit « le comte de Chabot », son petit-neveu.
5) Charlotte et
6) Marie, toutes deux religieuses dans l’abbaye Notre-Dame de Saintes. Elles lèguent, le 4 janvier 1647, avant de faire profession, leur part d’héritage à leur frère aîné, Louis III comte de Jarnac.

Le comte de Jarnac est capitaine de 100 chevau-légers, retenu conseiller d’état le 30 juin 1614, et lieutenant du roi en Xaintonge (orthographe usitée à l'époque) sous le prince de Condé, en 1616.
En 1617, le roi Louis XIII ayant décidé d'incorporer le Béarn et la Basse-Navarre à la Couronne, ainsi que de restituer les biens ecclésiastiques anciennement confisqués par Jeanne d'Albret. Ceci provoque un soulèvement des populations navarraises, et la décision de l'église réformée de prendre la défense des Béarnais.
En 1620, alors qu'il est nommé chef du parti huguenot, le 16 mai à La Rochelle, avec les ducs de Rohan, de la Trémoille et de Soubise (paroisse de Mouchamps en Vendée), le roi de France apprend que ces derniers sont en train de mettre sur pied des forces considérables.
Louis XIII, escorté d'une force importante, se dirige alors les provinces de l'Ouest. Étant fort bien reçu par les bourgeois de Saint Jean d'Angély et de Saintes, le roi et sa troupe se dirigent alors vers le Béarn.
Le 8 avril 1621, il est nommé gouverneur de la ville de Pons. Le 29 mai de la même année, on lui propose d’échanger son ritre de lieutenant général de la Saintonge, conféré par le roi, pour celui de sous-général de cette même province, sous les ordres du duc Henri de La Trémoille, proposition qu’il refuse.
A partir de ce moment-là, il se détache de l’assemblée huguenote.
En 1632, il est dans le parti de "Monsieur", Gaston, duc d'Orléans, frère de Louis XIII, dans la révolte contre Richelieu menée par Henri II, premier duc de Rohan.
Il est fait prisonnier dans un combat entre les troupes royales et les rebelles du Languedoc, commandés par Henri II duc de Montmorency.
A la suite de ces évènements, le quint de Jarnac, racheté par son père Léonor Chabot en 1593, lui est repris par le roi Louis XIII le 24 juillet 1634, pour être vendu à Maître Pierre Saulger, conseiller du roi, garde des Offices de France, pour la somme de 3 630 livres, à charge de rembourser la somme de 27 165 livres pour l'ancien engagement.*
En 1636 on voit le peuple jarnacais, accablé d’impôts, se joindre à la Révolte des Croquants, se révoltant contre les lourdes tailles inventées par le gouvernement de Richelieu.
Ce dernier déclare la guerre à l'Espagne, alliée des Impériaux le 19 mai 1635.
Le 18 juin 1638, à la bataille de Poligny, en Franche-Comté (qui appartient à cette époque aux Impériaux) dans l'armée du duc de Longueville contre celle du duc Charles IV de Lorraine, le comte de Jarnac commande le régiment de cavalerie des Roches-Baritaut, dont il est premier capitaine; il est félicité pour avoir rallié toute la cavalerie et l'avoir remise en ordre de bataille; son frère François, le chevalier de Chabot, qui est son lieutenant est légèrement blessé pendant cette bataille.
Le 5 juin 1639, il taille en pièces au village de Pagny en Franche-Comté, 300 hommes de la garnison espagnole de Dole; son frère est à nouveau blessé à la défaite des troupes du duc Charles de Lorraine près de Morange.
En 1641, Louis XIII est reconnu par la Catalogne comme comte de Barcelone et de Roussillon, et y envoie une armée.
En novembre de cette année, Guy II Chabot contribue fortement à faire lever aux Catalans le siège d'Almenas en Catalogne.
Il contribue, avec son régiment de cavalerie, à la défaite des Espagnols aux environs de Valz le 18 janvier 1642, sous les ordres du maréchal de France Philippe de La Mothe-Houdoncourt.
Il se distingue beaucoup en qualité de sergent de bataille le 83 mars à la défaite d'un corps de Castillans qui viennent au secours de Collioure.
Il est maréchal de bataille à la bataille de Lérida, le 7 octobre 1642.
En novembre, il rend des services considérables à la défense de Miravel en Catalogne, assiégée par les Espagnols.
Il sert en qualité d'aide de camp de Louis II de Bourbon-Condé, duc d'Enghien, le "Grand Condé", à la bataille de Rocroi le 19 mai 1643, victoire éclatante contre les "Tercios Espagnols".
Son frère, le chevalier de Chabot se fait remarquer par sa bravoure au siège de Thionville, au cours duquel il sera à nouveau blessé.
En 1644, Guy II Chabot est légèrement blessé lors de la prise de Fribourg, sous les ordres du Grand Condé.
En septembre, Gaston duc d'Orléans lui fait l'honneur d'aller, de sa part, au devant de la reine d'Angleterre, au passage de cette princesse par Orléans.
Le comte de Chabot, maréchal de camp, force le château et la ville d'Agramont à capituler en mai 1645.
Dans cette même année, on le voit commander l'aile gauche de l'armée à la bataille de Llorens, et le gros de réserve à celle de Nordlingen, et encore défaire 1 000 Espagnols devant la ville de Flix.
En mai 1646, le comte de Jarnac, maréchal de camp, chargé du commandement d'un des trois corps de troups destinés à attaquer Lérida, emporte d'assaut une défense ennemie au bout d'un pont vers la plaine d'Urgel. Au cours de cette action, le 19 mai, il est blessé à la tête et meurt sur place.
Son frère, le chevalier François de Chabot, maréchal de camp mourra des blessures reçues au siège de Dunkerque, le 15 octobre de cette même année.
(tous ces faits de guerre sont rapportés dans la Gazette de Théophraste Renaudot)
Le corps de Guy II Chabot est déposé dans la chapelle de son château de Jarnac, avant d’être inhumé.

*Mémoires concernant le Quint du Roy à Jarnac, Gaboriaud, Ms. du XVIII° siècle.
**Hélène de Fonsèque est la fille d’Esther Chabot de Sainte-Foy, cousine germaine du père de Guy II, Léonor de Chabot.

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