La ville et chasteau de Jarnac en 1600

La ville et chasteau de Jarnac en 1600

vendredi 23 novembre 2007

Charles Rosalie de Rohan Chabot, vicomte de Chabot, puis comte de Jarnac



Marie-Charles-Rosalie, vicomte de Chabot puis comte de Jarnac de 1758 à 1790, chevalier, marquis de Soubran, seigneur de Clion,  Maroite, Brassac, co seigneur des châtellenies de Montagrier et du Chapdeuil. 
Louis Auguste, vicomte de Chabot, n’ayant pas eu d’enfants, et en vertu des termes de la substitution de 1751, le comté de Jarnac passe en 1758, au troisième fils du comte Guy Auguste de Rohan-Chabot (1683-✝1760), comte de Maillé-Seizploue, dit « le Chevalier de Rohan » (célèbre pour son altercation de 1726 avec Voltaire), puis dit « comte de Chabot », et d'Yvonne Sylvie du Breil de Rays (1712-✝1740), selon la volonté de sa tante Henriette Charlotte Chabot, comtesse de Jarnac.

Charles Rosalie de Rohan-Chabot naît, le 9 juillet 1740, place Royale à Paris, dans la maison de famille des Rohan Chabot, dont son père héritera en 1744, et où il passera sa jeunesse jusqu’en 1758.

Sa mère est morte des suites de couches quelques jours après sa naissance, le 15 juillet.
Il est élevé par sa grand-mère la duchesse de Rohan jusqu’à la mort de celle-ci en 1743, puis par la seconde femme de son père, épousée le 25 mai 1744, Lady Mary Apollonia Scholastixa Howard-Stafford (
1770), fille de Guillaume Howard, lord comte de Stafford, pair d'Angleterre, et d’Anne Holmann.

  Charles Rosalie descend d’un fils cadet de Léonor Chabot, baron de Jarnac, et est arrière-petit-fils d’Henri Chabot, 2ème duc de Rohan, pair de France.


En 1753, à la mort de Louis Auguste de Rohan Chabot, et en vertu des termes de la substitution de 1751, il hérite de la terre et châtellenie et sera le dernier comte à habiter et posséder Jarnac.

Son père le fera recevoir, en 1754, à 14 ans, dans les mousquetaires noirs de la Garde du Roi, où il restera jusqu’en 1758, année où il est envoyé comme capitaine dans le régiment Royal Étranger Cavalerie, commandé par son frère aîné le comte de Chabot, depuis duc de Rohan.

Il épouse le 17 décembre 1759, Guyonne Hyacinthe de Pons, fille de Charles Philippe de Pons, comte de Saint-Maurice, marquis de Saussignac, et de Charlotte Lallemant de Betz.
Guyonne meurt en couches à l'âge de 17 ans d’une fille, Adélaïde Louise Guyonne Chabot de Jarnac, née le 18 janvier 1761, appelée Mademoiselle de Jarnac.*

Charles Rosalie obtient en 1762 le régiment de dragons de son nom, le régiment de Jarnac-Dragons, dont il est colonel.
À partir de 1764, il vient régulièrement visiter sa terre et châtellenie de Jarnac.
Il est brigadier de dragons le 1er mars 1780, et maréchal de camp le 5 décembre 1781, puis commandant en troisième du pays d’Aunis et des provinces de Saintonge et d’Angoumois, inspecteur et commandant de la 15e division de cavalerie de l’armée, mais ne quitte plus Jarnac.
Veuf depuis 15 ans, il se remarie le 27 décembre 1776 en Irlande, puis dans la chapelle du château de Jarnac, le 3 février 1777 avec Élizabeth Smith, alors âgée de 18 ans, toujours restée protestante, fille du seigneur Jacques Smith, esquire, membre du parlement d’Irlande, et de Marie Agar.
Ils auront:
1) Louis Charles Guillaume, né à Paris le 7 octobre 1780, (voir plus bas)
2) Caroline Sylvie Élizabeth, née à Paris le 4 septembre 1790, morte le 10 avril 1792.

En 1770, il fait ériger sur la route de Bassac à Triac, un monument commémoratif de 
la Bataille de Jarnac de 1569, mettant en valeur la bravoure du prince huguenot Louis Ier de Bourbon, prince de Condé.

De 1772 à 1780, le comte fait réaliser de grands travaux d’embellissement du château, sous la houlette de l’architecte François-Nicolas Pineau, ancien de Jarnac-Dragons et nommé architecte du comte d’Artois (futur roi Charles X).
A cette époque, sa terre de Jarnac est considérable; elle est composée « 
de 15 paroisses et 2 enclaves qui contiennent ensemble 115 villages, 45 vassaux notables et 11 000 habitants. La justice est exercée par un juge, 12 procureurs d’office et un greffier. » (Recueil d’observations de Munier).

C'est un seigneur d’esprit libéral, notamment avec les protestants, dont sa jeune épouse sera la marraine de nombreux enfants, avant même l’Édit de Tolérance de 1787.

En 1789, il vient d'être nommé inspecteur de la 15° division de Cavalerie des Provinces de Poitou, Angoumois, Aunis et Saintonge et à ce titre dispose des troupes pour le maintien de l'ordre pendant la période de disette des 6 premiers mois de 1789.
Il est prévu cette même année dans la promotion des lieutenants généraux, qui ne sera pas déclarée à cause de la Révolution.
Il participe activement à la mise en œuvre des élections pour les états généraux d'Angoumois, assiste au début de l'assemblée de la noblesse d'Angoumois. Mais déçu de ne pas voir ses idées avancées prises en compte dans le cahier de la noblesse d'Angoumois, et conscient que le temps de sa suzeraineté vient de finir, il se retire de l'assemblée avant même l'élection des députés pour les États Généraux.**

Le comte et la comtesse de Jarnac sont des personnes accessibles, aimées et respectées de leurs sujets, et il est contradictoire de les voir personnifier un jour à leurs yeux, toute la puissance féodale, brutale et orgueilleuse.
Aux moments de la Révolution, commencée par la prise de la Bastille, succède le temps des assemblées municipales élues qui auront une grande indépendance jusqu’en 1793, et la création des milices bourgeoises.
En très peu de temps, entre le 14 et fin juillet 1789, le pouvoir à Jarnac, est passé des mains du comte à celles du peuple.
En septembre 1790, sentant qu’il n’est plus rien dans le domaine de ses ancêtres, il décide de partir.
Après avoir offert un banquet d’adieu, sur la place des Halles, aux jarnacais qui lui sont restés attachés, il quitte la France, avec l’autorisation du roi Louis XVI, et gagne l’Irlande, mais il ne prendra jamais les armes contre la France !

La comtesse, Élizabeth Smith, « femme Jarnac », se réfugie pendant la Révolution à Paris où elle vit plutôt modestement à l’aide de la pension alimentaire de 12 000 francs par an (en fait 3 000 francs en argent seulement, le reste en bons), accordée par le département de la Charente, cette pension lui étant versée de manière très irrégulière.
Elle essaie de sauver leurs biens charentais, tâche dans laquelle elle échouera***.
Dès que l’émigration du comte est constatée officiellement, et bien que l’Irlande soit considérée comme pays ami, le domaine de Jarnac et son château sont confisqués comme bien national.
Après l'Irlande, le comte vivra en exil à Londres (Trickenham selon l'orthographe de l'époque, mais vraisemblablement Twickenham), jusqu’à sa mort en août 1813.

Leur fils Louis Charles Guillaume de Rohan Chabot, vicomte de Chabot, puis comte de Jarnac
, rejoint son père en Irlande en exil dès 1791. Vers 1793, il est admis dans la "king's horse guard" de l'armée britannique. En 1807 et 1808 il fait un service militaire au Canada. En 1811 et 1812, il sert dans les campagnes en Espagne et au Portugal contre Napoléon Ier en tant que colonel du 9ème Dragons, sous les ordres de Wellington; il terminera Major Général . Courant 1812, il est obligé de rentrer à Dublin pour raisons médicales. En 1814, il rentre à Paris à la Restauration avec le roi Louis XVIII, et est nommé Brigadier Général, maréchal de camp, dans l'armée des princes. Jusqu'en 1830, il sera grand écuyer du duc d'Orléans, puis, après l'insurrection parisienne du 27 juillet 1830 qui provoque l'abdication de Louis XVIII, et permet l'instauration d'un régime monarchique constitutionnel appelé Monarchie de Juillet, dont le souverain est le duc d'Orléans, devenu roi sous le nom de Louis-Philippe.
Il a épousé en 1809, Lady Isabella FitzGerald, fille de William deuxième duc de Leinster et d'Émilia Usher. Isabella sera première dame d’honneur de la reine Marie Amélie de Bourbon-Siciles, épouse du futur Louis-Philippe.****
Ils auront trois enfants:
1) Olivia Anna Rosalie (1813-✝1899), qui épousera en 1846 Adrien Jules, marquis de Lasteyrie du Saillant, député puis sénateur, et petit-fils du général Lafayette,
2) Philippe Ferdinand Auguste, né en Irlande le 2 juin 1815 (voir plus bas),
3) Élisabeth, morte jeune.

Sa mère Élizabeth Smith vivra entre lui et ses petits-enfants, à Paris, jusqu’à sa mort en 1845.
Louis Charles Guillaume de Rohan-Chabot décède à Paris le 10 juillet 1875. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (28ème division-1ère ligne), aux côtés de sa mère Élizabeth Smith
, comtesse de Jarnac, et de son gendre Adrien Jules de Lasteyrie du Saillant (1810-✝1885).

Son fils
Philippe Ferdinand Auguste de Rohan Chabot, vicomte de Chabot, comte de Jarnac, épouse le 10 décembre 1844, sa cousine Lady Geraldine Foley, fille et sœur des troisième et quatrième Lord Foley, nièce de William FitzGerald, deuxième duc de Leinster.                                                          Ils n’auront pas d’enfants.
En 1834, il entre au Ministère français des Affaires Étrangères. En 1837 il est secrétaire du duc de Broglie, qui négocie le mariage de Ferdinand Philippe, duc d'Orléans, fils de Louis-Philippe, avec la princesse Hélène de Mecklembourg-Schwerin.
De 1837 à 1839 il est second secrétaire à l'ambassade de France à Londres. En 1840, tout juste âgé de 25 ans, il accompagne en tant que Commissaire du Roi, le prince de Joinville, fils de Louis-Philippe, capitaine de vaisseau commandant la frégate La Belle-Poule, à Sainte-Hélène, pour aller chercher les "cendres" de Napoléon Ier. Louis-Philippe ne voulant pas que son fils soit obligé de descendre en terre anglaise, lui a donné pour mission d’assister à l’exhumation et de signer au nom du roi le procès-verbal de remise du corps de l'empereur à la France. Puis il est successivement consul général en Égypte en 1841-1842, puis secrétaire d’ambassade à Londres en 1844.****
Il se fait un nom dans les lettres et la diplomatie. Ses travaux littéraires en français ont été publiés dans la « Revue des Deux Mondes » et le « Correspondant ». Il compose aussi des pièces de théâtre et des romans en anglais.
Nommé en 1874 ambassadeur de la République française en Grande-Bretagne, il meurt le 22 mars 1875 (la même année que son père Louis Charles Guillaume) au
château de La Grange-Bléneau. (commune de Courpalay en Seine-et-Marne, château dans lequel le général marquis de Lafayette a vécu depuis 1799 jusqu'à sa mort le 20 mai 1834).****

Philippe Ferdinand Auguste de Rohan Chabot est le dernier de la descendance mâle de cette branche des comtes de Jarnac.

 
Le 14 mai 1819, le maire de Jarnac de l’époque, Gabriel Garreau, fait constater à son conseil municipal que le château est fini d’être rasé, et que l’espace libéré va pouvoir devenir une place publique, la place du Pont, actuelle place du Château.

* et *** Elle est mariée le 12 mai 1778 à Boniface Louis André de Castellane, comte de Castellane-Novejan (1837)*, colonel de cavalerie, maréchal de camp en 1791, arrêté sous la Terreur, préfet des Basses-Pyrénées en 1802 grâce à son ami le prince de Talleyrand-Périgord, fidèle à Napoléon Ier jusqu’en 1814, député dudit département en 1815, pair de France sous Louis XVIII, il vote la mort du maréchal Ney. Il est nommé lieutenant général en 1816 et commande la garde nationale de Toulouse.
Tandis que Charles-Rosalie et son fils sont émigrés à Londres, et sa femme
Élizabeth Smith réfugiée à Paris pour essayer de sauver ce qu’il est encore possible de faire du domaine de Jarnac, la fille du comte, Mademoiselle de Jarnac, comtesse de Castellane, s’affaire pour récupérer « les biens non vendus » de la terre de son père.
Elle vient à Jarnac en 1805, trouve le château ruiné et en cours de démolition, ses terres divisées et aliénées en partie.
Après sa mort survenue, le 22 janvier 1805 à Pau, son fils Esprit Victor Élisabeth Boniface de Castellane poursuit le même but. En 1823, en tant que représentant de la famille de Jarnac, il se fait remettre par M. Thevet, maire d’Angoulême, …« quatre volumes in-folio contenant les lettres de plusieurs de nos Rois, Reines, Princes et Princesses à Guy Chabot »…
(Émile Biais, BSAH Charente, 1883).

**
Jarnac en 1789, de Alain Braastad, mai 1989, imprimerie J. Ébrard à L'Isle d'Espagnac 16340.

**** Papers Marquis de Lafayette, Manuscript Division, Library of Congress, Washington D.C., Biographical Notes.

Louis Auguste de Rohan Chabot, vicomte de Rohan, puis vicomte de Chabot

Louis Auguste de Rohan-Chabot, vicomte de Rohan puis vicomte de Chabot, comte de Jarnac de 1751 à 1758.

Il naît en 1722, sixième enfant et troisième fils de Louis Bretagne Alain de Rohan-Chabot, 4ème duc de Rohan (1679-1738), et de Françoise de Roquelaure, fille aînée de Gaston, duc de Roquelaure, maréchal de France.
Il épouse en 1752, Marie Jeanne Olympe Bonnemie, dame du marquisat de Vervins, en Picardie.
Ils n’ont pas d’enfants.

Il est cadet gentilhomme dans le régiment de Jarnac-Dragons, puis lieutenant et capitaine dans ce même régiment. Il est fait maître de camp d'un régiment de cavalerie, ci-devant Villars, au mois de juillet 1735.
Le 8 janvier 1752, il est député des Etats de la province de Bretagne, pour la noblesse, pour en présenter les cahiers au roi.
Louis Auguste meurt à Paris de la petite vérole le 16 octobre 1758, âgé de 36 ans.

En 1762 la comtesse sa veuve, malgré (ou à cause de…) les honneurs de duchesse qu’elle a à la Cour, est obligée de mettre aux enchères le mobilier de son château de Jarnac, pour faire face à ses dépenses parisiennes.

Elle se remarie en avril 1765, à Marie François Henri, comte puis duc de Coigny, maître de camp général des dragons et gouverneur de la maison royale de Choisy.

Louis Auguste de Rohan-Chabot, vicomte de Chabot, comte de Jarnac, sans postérité, le comté de Jarnac, suivant la substitution de 1751, passera en 1758 à son cousin germain, Charles Rosalie de Rohan Chabot, lieutenant général, qui suit.

Charles Annibal de Rohan-Chabot

Charles Annibal de Rohan Chabot, chevalier de Léon, sixième comte de Jarnac, de 1715 à 1751.

Il épouse sa cousine au quatrième degré, Henriette Charlotte Chabot comtesse de Jarnac et dernière représentante de cette branche, le 19 juin 1715, alors qu'elle est âgée de 25 ans et mère d’une petite fille, et par laquelle il relève le titre de comte de Jarnac.

Né le 14 juin 1687 il est le troisième fils de Louis Ier de Rohan-Chabot, troisième duc de Rohan, cinquième prince de Léon, pair de France, comte de Porhoët, de Moret (Seine-et-Marne), marquis de Blain, de Montlieu et de Saint-Aulaye, baron de La Garnache et de Beauvoir-sous-Mer, et de Marie Elisabeth Catherine du Bec-Crespin-de-Grimaldi.
Il est arrière-petit-fils de Charles Chabot, seigneur de Saint-Aulaye, dont le fils, Henri, a été le continuateur des ducs de Rohan en épousant Marguerite de Rohan.

Il est colonel d’un régiment de son nom.
Le 10 juin 1717, il rachète définitivement le quint de Jarnac pour la somme de 36 000 livres, et ne cessera d’améliorer, d’embellir et d’augmenter le domaine de Jarnac.
Toutefois, c’est un seigneur hautain qui ne tarde pas à se faire détester de la population.
En 1744 le comte Charles Annibal et la comtesse Henriette Charlotte partent pour Paris pour ne jamais revenir à Jarnac, et le château est laissé un peu à l’abandon.


La comtesse n’ayant pas eu d’enfants mâles, substitue en 1751, le comté de Jarnac aux cadets de son nom, et nommément à Louis Auguste de Rohan-Chabot, vicomte de Rohan, neveu au 3ème degré de son mari, maréchal des camps et armées du roi, frère puîné du comte de Rohan Chabot, à condition qu’il porte le nom et les armes seuls de Chabot.
En conséquence, Louis Auguste vicomte de Rohan, prend le nom de vicomte de Chabot. 
Il est stipulé que, au cas où ce dernier n’aurait pas d’enfants la substitution passera au second fils du comte de Chabot, lieutenant général.

Le comte Charles Annibal, vicomte de Chabot, décède à Paris le 5 novembre 1762, en son hôtel de la rue de la Bonne-Morue.

La comtesse Henriette Charlotte Chabot de Jarnac décède à Paris, le 27 août 1769.

Paul Auguste Gaston de La Rochefoucauld

Paul Auguste Gaston de La Rochefoucauld de Fonsèque, dit "le Chevalier de Montendre", cinquième comte de Jarnac de 1709 à 1714.

Né en 1675 de Charles Louis La Rochefoucauld de Fonsèque, marquis de Montendre, et de Madeleine-Anne Pithou de Luyères, il prend le titre de comte de Jarnac par son mariage, le 13 juillet 1709, avec Henriette Charlotte Chabot, comtesse de Jarnac.

Il est brigadier des armées du roi, colonel du régiment de Béarn. Il se distingue à la défense des retranchements de Donavert en Allemagne, à la bataille de Hochstel en 1704 puis en Flandres, à Waterloo près de Bruxelles, en 1705.

Il meurt à Paris, le 19 décembre 1714, à 39 ans, laissant une fille unique, Hélène Françoise de La Rochefoucauld, devenue religieuse ursuline à Saint-Jean-d’Angély.

Sa jeune veuve Henriette-Charlotte Chabot se remariera le 20 juin 1715 à Charles Annibal de Rohan Chabot qui suit.

Henriette Charlotte Chabot



Henriette-Charlotte Chabot, marquise de Soubran, baronne de Montlieu, dame de Maroite, de Grésignac, de Cliom-Somsac, Lange et autres lieux, comtesse de Jarnac, de 1707 à 1709, puis de 1714 à 1715.

Née le 3, elle est baptisée le 4 juin 1690 en l'église Saint-Pierre de Jarnac.
Elle est fille de Guy Henri Chabot et de Charlotte-Armande de Rohan, Mademoiselle de Guémené.
La mort de son frère Guy Armand la laisse, en vertu de la substitution portée dans le testament de ses parents, héritière de tous leurs biens

Elle épouse en premières noces le 13 juillet 1709 à son cousin Paul Auguste Gaston de La Rochefoucauld-Fonsèque, dit
« le Chevalier de Montendre », brigadier des armées du roi et colonel du régiment de Béarn, qui devient ainsi, du chef de sa femme, cinquième comte de Jarnac.
Il meurt à 39 ans à Paris, le 19 décembre 1714.

Devenue veuve elle épouse le 19 juin 1715, son cousin, Charles Annibal de Rohan-Chabot  (
1762), chevalier de Léon, puis sixième comte de Jarnac, arrière-petit-fils de Charles Chabot, seigneur de Saint-Aulaye, qui a été le continuateur des ducs de Rohan.

Arrivée à l’âge de 61 ans, sans enfants de ses deux mariages, elle reste l’unique héritière de la branche de Jarnac, branche aînée de la maison de Chabot.
Du consentement de son mari, en mars 1751, la comtesse de Jarnac substitue aux cadets de son nom, et nommément au neveu de son mari, Louis Auguste de Rohan-Chabot, vicomte de Rohan, maréchal de camp, le comté de Jarnac, à condition de porter le nom seul et les armes seules de Chabot.
Cet acte est confirmé par des lettres patentes du roi, datées du 27 mai 1751, qui dérogent à d'autres lettres patentes du 15 décembre 1746, qui obligeaient alors la branche cadette de la maison de Chabot de prendre le nom et armes de Rohan.
En conséquence de cette substitution, Louis Auguste, vicomte de Rohan, quitte le nom de Rohan et prend le nom de vicomte de Chabot.

Henriette Charlotte Chabot décèdera à Paris, le 27 août 1769, à l'âge de 79 ans, en son hôtel de la place Vendôme, sept ans après son second mari.

Avec elle s’éteint la branche des seigneurs de Jarnac, et le nom et les prérogatives de branche aînée passent à la branche des seigneurs de Saint-Aulaye, ducs de Rohan-Chabot, qui en était issue.

Guy Armand Chabot




Guy Armand Chabot, marquis de Soubran, baron de Montlieu, seigneur de Maroite, de Grésignac, de Cliom-Somsac, Lange et autres lieux, quatrième comte de Jarnac de 1691 à 1707.



Né le 10 juin 1689, marquis de Soubran puis comte de Jarnac, nommé légataire universel de ses pères et mères en janvier 1691, avec substitution en faveur de Henriette Charlotte sa sœur. 
Pour épargner les tracas de l’administration de leurs biens à son épouse Charlotte Armande de Rohan-Montbazon, le comte Guy Henri, en cas qu’il meure le premier, désigne pour tuteur de ses enfants son frère Guy Charles Chabot, abbé de Jarnac.
Le comte Guy Armand décède sans alliance le 28 août 1707.

Guy Henri Chabot





Guy Henri Chabot, chevalier, marquis de Soubran, seigneur de Cliom-Somsac, Maroite, Sémillac, troisième comte de Jarnac de 1665 à 1691.
Né le 27 novembre 1648, il est le fils aîné de Louis III, comte de Jarnac, et de Catherine de La Rochebeaucourt.
Domicilié à Paris, sur la paroisse de Saint-André-des-Arcs, il épouse en premières noces le 22 août 1669, en la chapelle de S.A.R. Mademoiselle d'Orléans dont elle est dame d'honneur, Marie-Claire de Créquy, fille unique d’Adrien de Créquy, vicomte de Houlles, baron de Frohans, seigneur de Rouverel, la Cressonnière, Miannay, Lambercourt, Trois-Marquets (tué en 1654), et de Jeanne-Lamberte de Lannoy (
29 mars 1684) à 37 ans, fille d'Adrien, seigneur d'Esplechin et Marie du Châtel-Louvardrie, veuve de Jean de Créquy, seigneur de Hesmond-Wicquinghem.
La bénédiction nuptiale est donnée aux époux par
« messire Guy Charles Chabot de Saint-Gelais, abbé de Jarnac, oncle du marié ».
Ils ont deux garçons et une fille:
1) Louis Chabot, dit
« le comte de Chabot » décédé en mars 1690 à l'âge de 15 ans,
2) François Philippe, marquis de Soubran, mort jeune,

3) Gillonne Gabrielle Chabot, morte jeune et sans alliance.
Il est conseiller du roi en ses conseils, capitaine d’une compagnie au régiment de cavalerie du Dauphin en 1673, lieutenant général pour le roi en Saintonge et en Angoumois en 1678.
A leur époque les abjurations de protestants à Jarnac se multiplient, favorisées par le comte lui-même, par ses frères Guy-Charles Chabot et François Chabot, tour à tour prieurs de Jarnac, et par la comtesse de Jarnac.
Dès la révocation de l’Édit de Nantes par le roi Louis XIV, le 17 octobre 1685, des mesures répressives sont prises à l’encontre des huguenots jarnacais par les autorités royales.
Cinq cent habitants de Jarnac seraient partis de nuit, des familles entières, rien qu’au mois de février 1686.
La répression durera un siècle jusqu’en 1787, où le roi Louis XVI donnera aux protestants la possession d’état.

Son épouse, Marie-Claire de Créquy décède à 31 ans, le 19 mars 1684 au Palais de Luxembourg à Paris, inhumée dans le caveau d'Orléans; elle était dame d'honneur de Louise d'Orléans-Montpensier.

Il épouse en secondes noces le 17 mai 1688, Charlotte Armande de Rohan, demoiselle de Guéméné (
1754), fille aînée de Charles II de Rohan, duc de Montbazon, et de Jeanne Armande de Schönberg, avec laquelle il aura:

1) Guy Armand Chabot né le 10 juin 1689, marquis de Soubran, puis comte de Jarnac, né le 10 juin 1689, nommé légataire universel de ses père et mère, mort sans alliance le 28 août 1707
2) Henriette Charlotte Chabot née le 3 juin 1690, qui suit

Le 19 février 1678, le comte de Jarnac prête serment de fidélité entre les mains du Roi pour la charge de lieutenant général de Roi des provinces de Saintonge et d'Angoumois.
Il aide à la fondation en 1680, du couvent des Récollets de Jarnac, église et cloître, dont la communauté disparaîtra en 1774, faute de revenus et de religieux.

Il rédige son testament le 23 janvier 1691,et meurt début mars de cette même année en son château de Jarnac.

Louis III Chabot

Louis III Chabot marquis de Soubran, baron de Montlieu, seigneur de Maroite, de Grésignac, de Cliom-Somsac, Lange et autres lieux, deuxième comte de Jarnac, de 1646 à 1665.



Né le 19 septembre 1626, fils aîné en secondes noces de Guy II Chabot, prieur de Jarnac, il devient seigneur de Jarnac en 1646, son demi-frère aîné Jacques étant « imbécile ».

Il essaiera par un jugement du parlement de Paris du 10 mai 1641 de récupérer à son profit la possession et jouissance du prieuré Saint-Pierre de Jarnac, alors aux mains des jésuites d’Angoulême, affaire déjà jugée le 12 juillet 1631, aux dépens de son père. Le conseil privé du roi le déboutera de cette demande, le 19 juillet 1641.

Elevé ainsi que ses frères et sœurs, dans la religion catholique par sa mère Marie de La Rochefoucauld, dès la mort de son demi-frère Jacques, il fait bénir le 5 février 1648, la chapelle du château « profanée » par la présence du corps de son père, mort huguenot.

Il épouse le 27 janvier 1648, Catherine de la Rochebeaucourt (
1668), marquise de Soubran, fille et héritière de Jean, marquis de Soubran, lieutenant du roi en la ville d’Angoulême et de Jeanne de Galard de Béarn dame de Cliom-Somsac.
Ils ont:
1) Guy Henri Chabot né le 27 octobre 1648, troisième comte de Jarnac, qui suit,
2) Henri Chabot, né vers 1651, mort jeune,
3) Guy Charles Chabot de Saint-Gelais, doyen de Saintes, prieur de Montours, du prieuré bénédictin de Saint-Pierre de Jarnac, et de Saint-Saturnin-des-Bois (La Rochelle). Il abandonne ses revenus au comte de Jarnac, son neveu, moyennant une rente de 1.200 écus par an en 1714 ; mort en juillet 1730, à l’âge de 77 ans, enterré dans la crypte de l’église Saint Pierre,
4) François, décédé le 6 avril 1659, à l'âge de 5 ans,
5) Joseph Louis Augustin Chabot, né en 1662, chevalier de Malte en 1675, décédé en 1686,
6) Hélène Françoise Chabot baptisée le 27 septembre 1663, mariée à Charles II de La Rochefoucauld, marquis de Surgères, fils de Charles François de La Rochefoucauld et de Charlotte de La Rochefoucauld-Estissac,
7) Julie Eustache Chabot (ou Catherine), née en 1661, dite « Mademoiselle de Jarnac », religieuse à Puyberland, diocèse de Poitiers. Au moment d’entrer dans les ordres, le 23 janvier 1683, elle fait son testament en faveur de François Chabot, son oncle. Elle décède en 1687.

Pendant les évènements de la Ligue en Angoumois, le 10 octobre 1651, en tant que maître de camp d'un régiment de cavalerie qui portera son nom, le roi le choisit en lui donnant pour mission d'assembler la noblesse de Cognac, pour s’opposer aux menées guerrières de Condé qui mettra le siège devant Cognac, siège qui sera levé le 13 novembre 1651.
Fait maréchal de camp le comte de de Jarnac a la haute main sur la contrée, jusqu’à sa pacification, en août 1652. Son régiment sera alors licencié.

Il est tué le 9 octobre 1665, enterré le 13 dans la crypte de l’église Saint-Pierre de Jarnac.

Guy II Chabot

Guy II Chabot de Saint-Gelais chevalier de l’Ordre du roi, seigneur de Montlieu, Grésignac et autres lieux, cinquième baron puis premier comte de Jarnac de 1605 à 1646.



Il épouse en premières noces le 12 février 1609, Claude de Montagrier (Périgord, actuel département de la Dordogne), dame de Maroite, dite Mademoiselle de Grésignac, fille aînée d’Antoine de Montagrier et d’Isabeau d’Abzac de La Douze.
Guy II Chabot laissera à Montagrier la réputation d’un seigneur pillard et féroce.
Ils ont un fils:
Jacques Chabot, seigneur de Montlieu, qui mourra sans alliance, « imbécile », en 1648.

Bien que Guy Chabot soit un ardent protestant comme son père, il épouse en secondes noces le 21 mai 1620, Marie de La Rochefoucauld-Montendre, fille d’Isaac de La Rochefoucauld, baron de Montendre, et d’Hélène de Fonsèque**, et qui élèvera tous leurs enfants dans la religion catholique.
Ils ont six enfants:
1) Claire Chabot, née en 1622, religieuse carmélite à Paris, morte en 1691,
2) Louis III Chabot, né en 1626, deuxième comte de Jarnac, qui suit,
3) Guy Charles Chabot, dit « l’Abbé de Jarnac », prieur de Jarnac et de Montours, doyen du chapitre de Saintes en 1665. C’est lui qui demandera dès 1664, l’abolition du culte protestant et la démolition du temple de Jarnac que ses père et grand-père ont contribué à édifier; décédé le 19 décembre 1679,
4) François Chabot de Saint-Gelais, alias Isaac, , dit le « Chevalier de Jarnac », né en 1629, reçu chevalier de Malte le 5 février 1644, prieur de Jarnac et de Montours après son frère.
Bien que d’esprit plutôt cohabitationniste envers les huguenots, c’est lui qui recevra, en janvier 1684, les clefs du temple de Jarnac, dont la démolition a été ordonnée, selon une sentence de 1682; le cimetière sur les remparts est rendu aux catholiques.
Par contre il vend aux protestants en 1683, des bâtiments pour y aménager un nouveau temple et leur fait don des droits seigneuriaux qu’il aurait pu exiger. Il est mort en 1685, léguant ses biens à Louis, dit « le comte de Chabot », son petit-neveu.
5) Charlotte et
6) Marie, toutes deux religieuses dans l’abbaye Notre-Dame de Saintes. Elles lèguent, le 4 janvier 1647, avant de faire profession, leur part d’héritage à leur frère aîné, Louis III comte de Jarnac.

Le comte de Jarnac est capitaine de 100 chevau-légers, retenu conseiller d’état le 30 juin 1614, et lieutenant du roi en Xaintonge (orthographe usitée à l'époque) sous le prince de Condé, en 1616.
En 1617, le roi Louis XIII ayant décidé d'incorporer le Béarn et la Basse-Navarre à la Couronne, ainsi que de restituer les biens ecclésiastiques anciennement confisqués par Jeanne d'Albret. Ceci provoque un soulèvement des populations navarraises, et la décision de l'église réformée de prendre la défense des Béarnais.
En 1620, alors qu'il est nommé chef du parti huguenot, le 16 mai à La Rochelle, avec les ducs de Rohan, de la Trémoille et de Soubise (paroisse de Mouchamps en Vendée), le roi de France apprend que ces derniers sont en train de mettre sur pied des forces considérables.
Louis XIII, escorté d'une force importante, se dirige alors les provinces de l'Ouest. Étant fort bien reçu par les bourgeois de Saint Jean d'Angély et de Saintes, le roi et sa troupe se dirigent alors vers le Béarn.
Le 8 avril 1621, il est nommé gouverneur de la ville de Pons. Le 29 mai de la même année, on lui propose d’échanger son ritre de lieutenant général de la Saintonge, conféré par le roi, pour celui de sous-général de cette même province, sous les ordres du duc Henri de La Trémoille, proposition qu’il refuse.
A partir de ce moment-là, il se détache de l’assemblée huguenote.
En 1632, il est dans le parti de "Monsieur", Gaston, duc d'Orléans, frère de Louis XIII, dans la révolte contre Richelieu menée par Henri II, premier duc de Rohan.
Il est fait prisonnier dans un combat entre les troupes royales et les rebelles du Languedoc, commandés par Henri II duc de Montmorency.
A la suite de ces évènements, le quint de Jarnac, racheté par son père Léonor Chabot en 1593, lui est repris par le roi Louis XIII le 24 juillet 1634, pour être vendu à Maître Pierre Saulger, conseiller du roi, garde des Offices de France, pour la somme de 3 630 livres, à charge de rembourser la somme de 27 165 livres pour l'ancien engagement.*
En 1636 on voit le peuple jarnacais, accablé d’impôts, se joindre à la Révolte des Croquants, se révoltant contre les lourdes tailles inventées par le gouvernement de Richelieu.
Ce dernier déclare la guerre à l'Espagne, alliée des Impériaux le 19 mai 1635.
Le 18 juin 1638, à la bataille de Poligny, en Franche-Comté (qui appartient à cette époque aux Impériaux) dans l'armée du duc de Longueville contre celle du duc Charles IV de Lorraine, le comte de Jarnac commande le régiment de cavalerie des Roches-Baritaut, dont il est premier capitaine; il est félicité pour avoir rallié toute la cavalerie et l'avoir remise en ordre de bataille; son frère François, le chevalier de Chabot, qui est son lieutenant est légèrement blessé pendant cette bataille.
Le 5 juin 1639, il taille en pièces au village de Pagny en Franche-Comté, 300 hommes de la garnison espagnole de Dole; son frère est à nouveau blessé à la défaite des troupes du duc Charles de Lorraine près de Morange.
En 1641, Louis XIII est reconnu par la Catalogne comme comte de Barcelone et de Roussillon, et y envoie une armée.
En novembre de cette année, Guy II Chabot contribue fortement à faire lever aux Catalans le siège d'Almenas en Catalogne.
Il contribue, avec son régiment de cavalerie, à la défaite des Espagnols aux environs de Valz le 18 janvier 1642, sous les ordres du maréchal de France Philippe de La Mothe-Houdoncourt.
Il se distingue beaucoup en qualité de sergent de bataille le 83 mars à la défaite d'un corps de Castillans qui viennent au secours de Collioure.
Il est maréchal de bataille à la bataille de Lérida, le 7 octobre 1642.
En novembre, il rend des services considérables à la défense de Miravel en Catalogne, assiégée par les Espagnols.
Il sert en qualité d'aide de camp de Louis II de Bourbon-Condé, duc d'Enghien, le "Grand Condé", à la bataille de Rocroi le 19 mai 1643, victoire éclatante contre les "Tercios Espagnols".
Son frère, le chevalier de Chabot se fait remarquer par sa bravoure au siège de Thionville, au cours duquel il sera à nouveau blessé.
En 1644, Guy II Chabot est légèrement blessé lors de la prise de Fribourg, sous les ordres du Grand Condé.
En septembre, Gaston duc d'Orléans lui fait l'honneur d'aller, de sa part, au devant de la reine d'Angleterre, au passage de cette princesse par Orléans.
Le comte de Chabot, maréchal de camp, force le château et la ville d'Agramont à capituler en mai 1645.
Dans cette même année, on le voit commander l'aile gauche de l'armée à la bataille de Llorens, et le gros de réserve à celle de Nordlingen, et encore défaire 1 000 Espagnols devant la ville de Flix.
En mai 1646, le comte de Jarnac, maréchal de camp, chargé du commandement d'un des trois corps de troups destinés à attaquer Lérida, emporte d'assaut une défense ennemie au bout d'un pont vers la plaine d'Urgel. Au cours de cette action, le 19 mai, il est blessé à la tête et meurt sur place.
Son frère, le chevalier François de Chabot, maréchal de camp mourra des blessures reçues au siège de Dunkerque, le 15 octobre de cette même année.
(tous ces faits de guerre sont rapportés dans la Gazette de Théophraste Renaudot)
Le corps de Guy II Chabot est déposé dans la chapelle de son château de Jarnac, avant d’être inhumé.

*Mémoires concernant le Quint du Roy à Jarnac, Gaboriaud, Ms. du XVIII° siècle.
**Hélène de Fonsèque est la fille d’Esther Chabot de Sainte-Foy, cousine germaine du père de Guy II, Léonor de Chabot.

Léonor Chabot


Léonor Chabot de Saint-Gelais, chevalier seigneur de Saint-Gelais, de Saint-Aulaye, Montlieu et de Cosnac, quatrième baron de Jarnac de 1584 à 1605.

Né en 1541, il est le fils aîné de Guy Ier Chabot de Saint-Gelais et fils unique de sa première épouse, Louise de Pisseleu ( avant 1563), fille de Guillaume de Pisseleu seigneur de Heilly, et de Madeleine de Laval de La Fraigne.

Il épouse, en 1558, en premières noces, Marguerite de Durfort-Duras ( début 1571), veuve de Philippe de Belleville, comte de Cosnac, et première fille de Symphorien seigneur de Duras, et de Barbe Cauchon de Maupas, laquelle étant devenue veuve, épouse en secondes noces Guy Ier Chabot, père de Léonor ; de sorte qu’elle est 2 fois la belle-mère de celui-ci, étant à la fois mère de sa femme et femme de son père.
Ils ont :
1) Guy II Chabot, baron puis comte de Jarnac, qui suit,
2) Jean Chabot, chevalier seigneur de Saint-Aulaye, mort avant 1618 sans postérité de sa femme, Charlotte de Clermont-Gallerande, fille de Georges II de Clermont marquis de Gallerande, et de Marie Clutin de Villeparisis,
3) Charles Chabot (1562-1626), seigneur de Saint-Aulaye, après son frère Jean, épouse en 1604, Henriette de Lur-Saluces, fille de Michel, seigneur de Longa, Barrière, Mussidan, etc... et de Marie Raguier d'Esternay. Il est l’auteur de la branche de Saint-Aulaye, devenue branche des ducs de Rohan,
     3-1) Charles Chabot, seigneur de Saint-Aulaye, né en 1615, tué en 1646 au siège de Lérida (Catalogne),
     3-2) Henri Chabot: voir ci-dessous
 De cette branche des seigneurs de Saint-Aulaye descendent les ducs de Rohan-Chabot, par leur fils Henri Chabot, chevalier seigneur de Saint-Aulaye et de Montlieu, né vers 1616. Henri, en tant que second fils est tout d'abord destiné à l'église; mais, cavalier émérite, il a l'heur de plaire à Marguerite, duchesse de Rohan et de Frontenay, princesse de Léon et de Soubise, comtesse de Porhoët, née en 1617. Ils feront, contre l'avis de la mère de Marguerite, un mariage d'inclination.**
Henri*, peu de temps après son mariage le 6 juin 1645, en la ville de Sully, avec Marguerite, fille unique et héritière d’Henri II, 1er duc de Rohan et de Marguerite de Béthune-Sully, est fait, le 19 septembre 1646, 2ème duc de Rohan par Louis XIV, qui lui montre ainsi la grande estime qu’il a pour cette famille.
En lui accordant ce titre, le roi rappellera que « tous les roys de France et toutes les branches royales descendent immédiatement d’une fille de Thibaut II Chabot, qui fut Eustache (décédée en 1229), dame Vouvant, femme de Geoffroy de Lusignan (auteur de la branche des Lusignan de Vouvant du fait de son épouse), comte de Jaffa et d'Ascalon en Palestine… »
Henri de Chabot, deuxième duc de Rohan, prince de Frontenay et de Léon, comte de Porhoët, marquis de Blain, sera pair de France, premier baron et président-né de la Noblesse aux Etats de Bretagne, gouverneur d'Anjou. Il décède le 27 février 1655 au château de Chanteloup (près de Chartres), inhumé à la chapelle d'Orléans des Célestins de Paris le 6 mars, où il a demandé d'être inhumé auprès de l'amiral Philippe Chabot de Brion, son proche parent.

*Dans la Chronique protestante de l'Angoumois, de Victor Bujeaud (1860), on trouve la phrase suivante: ..."Henri Chabot, riche en belles qualités du corps et de l'esprit, mais au surplus un des plus pauvres gentilshommes de sa qualité qu'il y eût en France... Henri releva sa fortune en épousant Marguerite, fille du duc de Rohan; il abjura... mais la duchesse de Rohan-Chabot persista dans le calvinisme."

**Madame de Rohan, fille du duc de Sully, pour se venger de sa fille Marguerite, fait savoir que ladite fille sait fort bien qu'elle a un frère qu'on a toujours tenu caché afin de la donner comme épouse à Louis de Bourbon, comte de Soissons, comme fille unique et héritière de la maison de Rohan; et de fait, elle fait venir de Hollande en France, ce fils âgé de 15 ans et prénommé Tancrède, (né secrètement à Paris le 18 septembre 1630 pour éviter que Richelieu ne s'en saisisse pour le faire élever dans la religion catholique), et que l'on a baptisé sous le nom de Le Bon. De là s'ensuit un long procès entre la mère et la fille, non encore jugé lorsque Tancrède est blessé mortellement au cours d'une bataille de la "guerre de Paris", près du château de Vincennes, et meurt des suites de ses blessures le lendemain 1er février 1649. 
(extraits de: Histoire de Tancrède de Rohan, avec quelques autres pièces concernant l'histoire de France et l'histoire romaine, P. Griffet, Liège, J.F. Bassompierre, 1767, in-12, et Historiette des mesdames de Rohan; de Tallemant des Réaux)

4) François Chabot, chevalier de Malte, puis religieux,
5) Hélène,
6) Françoise,
7) Catherine, toutes trois religieuses.

Puis, après le décès de sa première épouse il se remarie, dès le 11 mars 1571, à Marie de Rochechouart (avant 17 mars 1614), fille et héritière de Charles, baron de Saint-Amand et de Françoise de Maricourt; ils laissent:
1) Eléonore Chabot, dame de Saint-Gelais et devenue comtesse de Cosnac à la mort de sa mère en 1614, mariée en 1606 à Louis de Vivonne (1612), seigneur de la Châtaigneraie, petit-neveu de celui que son grand-père avait tué en duel, scellant ainsi la réconciliation des deux familles, et en second lieu à Jacques II d'Harcourt (1622, tué au siège de Montpellier), marquis de Beuvron, comte de Cosnac, baron de Sigournay et de Puybéliard, seigneur de Fresnay,
2) Claude Chabot, mariée à Alophe Rouault, chevalier baron de Thiembaux et seigneur de Sérifontaine. Sa part dans la succession des biens de sa mère est la terre et la seigneurie de Burie.
3) Marie Chabot, alliée en 1613 à Urbain Gillier, seigneur de Puygarreau, baron de Marmande, puis à François de Vernou, seigneur de La Rivière-Bonneuil. Sa part d’héritage de sa mère sera les seigneuries de Sigournay, de Puy-Belliard et de Chantonnay, terres limitrophes, dans la mouvance de la vicomté de Thouars.
Léonor Chabot est en 1560, 1561 et 1564, lieutenant de la compagnie de Guy, son père, et capitaine de 30 hommes d’armes. Il est aussi en 1564, gentilhomme servant de la maison du roi ; il est qualifié ensuite du titre de gentilhomme de la chambre.
Dès 1561, le baron de Jarnac adhère publiquement au protestantisme devant une assemblée de 3.000 personnes.
Il favorise personnellement l’édification du premier temple de Jarnac.
A cette époque la majeure partie de la population jarnacaise adhère à l’église réformée.
Jeanne d’Albret, reine de Navarre, viendra elle-même prêcher à Jarnac avec son fils, futur Henri IV.

Par contre, le calme public observé quelques années plus tôt, n’est plus de mise. Les protestants, exaspérés par les massacres de Wassy et de Sens, pillent la cathédrale Saint-Pierre d’Angoulême, incendient l’église Saint-Pierre de Jarnac, entre autres.
La paix d’Amboise met fin à cette première guerre de religions, mais ça ne sera qu’une trêve. Catherine de Médicis et son fils Charles IX parcourent la France pour rallier les catholiques; ils viendront passer 2 jours à Jarnac en août 1565.
En 1568, Catherine de Médicis cherche à faire enlever les deux chefs calvinistes, Louis de Bourbon prince de Condé et l’amiral Gaspard de Coligny qui se réfugient à La Rochelle.
Le 27 février 1569, les catholiques occupent Jarnac et son château sans avoir à combattre; le 3 mars, il en sont délogés par les protestants. Le 12 mars, Condé vient à Jarnac pour protéger ses arrières dans le déplacement prévu de ses troupes vers Saint-Jean-d’Angély et le nord de la Saintonge. Dans la nuit du 12 au 13, les catholiques ayant franchi la Charente à Châteauneuf, le choc entre les troupes ennemies a lieu; c’est la bataille de Jarnac, au cours de laquelle Condé, blessé et protégé par deux de ses anciens amis catholiques est assassiné par derrière par Montesquiou.
Son corps est alors exposé sur une table de marbre rouge (dont une partie est visible de nos jours à la mairie de Jarnac).
Cette victoire des catholiques à Jarnac aura un retentissement considérable, les protestants étant consternés par la mort de Condé.
Charles IX fait chanter un Te Deum à la cathédrale de Metz où il se trouve alors, et le pape fait placer dans une chapelle de Saint-Pierre de Rome vingt-six des drapeaux pris aux huguenots à Jarnac; le roi d’Espagne ordonne des fêtes pour célébrer cette grande victoire.

Léonor Chabot, dont on ne sait quelle part il a pu prendre dans cette bataille, est un des chefs incontestés des protestants en Angoumois, Saintonge et pays d’Aunis.
En 1570, il prête serment, avec Henri de Navarre, Henri Ier de Bourbon-Condé, l’amiral Coligny et plusieurs autres chefs huguenots, de garder fidèlement les quatre places de La Rochelle, Montauban, Cognac et La Charité (les dites places seront perdues aux protestants après le siège de La Rochelle en 1628, et l’Edit de Grâce d’Alais de 1629).


Le 9 juillet 1585, paraît l'Édit de Nemours, qui abolit dans toute la France l'exercice de toute autre religion que catholique, et enjoint à tous les pasteurs de religion protestante de quitter le royaume dans un délai de 1 mois. En septembre, Léonor Chabot, dit "le maréchal de camp Saint-Gelais", ainsi que bien d'autres seigneurs protestants, accourent en Saintonge avec toutes leurs troupes se ranger sous la bannière de Henri Ier de Bourbon-Condé. Ils occupent, arment et fortifient la plupart des places-fortes de la province, puis vont défaire une partie de l'armée catholique sous les murs de Fontenay.
En octobre 1586, il reçoit pendant plusieurs jours Henri de Navarre dans son château de Jarnac, au moment de l’entrevue du futur Henri IV avec Catherine de Médicis au château de Saint-Brice.
Fin octobre 1592, Léonor reçoit dans son château de Jarnac Marguerite, régente de Navarre, en voyage pour rejoindre son frère, le roi Henri IV, à Saumur
Lorsque Henri IV promulguera l’Edit de Nantes en 1598, il sera délégué par ses coreligionnaires pour avoir des éclaircissements sur cet Edit.

Il rachète le 31 juillet 1593 au cardinal de Joyeuse, pour la somme de 9 200 écus, le quint de Jarnac; le domaine de Jarnac se retrouve alors réunifié.

En 1601, le lieutenant général du présidial d’Angoulême fait rétablir le culte catholique dans l’église Saint-Pierre de Jarnac; l’église paroissiale est réparée.
Sous l’égide de l’Edit de Nantes, les deux religions semblent pouvoir cohabiter en toute sérénité.

Léonor Chabot servira le roi Henri IV.

Son blason est trois chabots avec une étoile en chef, et une couronne de baron sur l’écu.
Il meurt en 1605.

Guy Ier Chabot

Guy Ier Chabot de Saint-Gelais, seigneur de Montlieu, Saint-Aulaye, Longchamp et autres lieux, troisième baron de Jarnac de 1559 à 1584.





Né en 1514, il est le deuxième fils du précédent et de Jeanne de Saint-Gelais.


Protégé de François Ier qui l'appelle "Guichot", il passe son temps à la cour, au château de Saint-Germain.
La favorite de François Ier, Anne, duchesse d’Étampes, dont Guy Chabot, à l'époque seigneur de Montlieu, est le protégé, et qu’elle a fait nommer gentilhomme de la Chambre.
En 1539, Guy Chabot est guidon de la compagnie de son oncle l’amiral Philippe Chabot. Dès 1543, il est capitaine d’une compagnie de 40 lances fournies, des ordonnances du roi, grade qu’il conserve plus de 16 ans. Après la mort de l’amiral en 1543, Guy lui succède dans la diginté de maire perpétuel de Bordeaux et de gouverneur du fort du Hâ. En 1545, il est gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, et gouverneur de La Rochelle ; en janvier 1548, alors seigneur de Saint-Aulaye, il est nommé sénéchal du Périgord ; en 1560 il est créé chevalier de l’Ordre du roi, dans le chapitre tenu à Poissy, le jour de la Saint-Michel.
Guy Ier Chabot acquiert une grande célébrité par son fameux duel dit "Coup de Jarnac", duel avec Guy de Vivonne : pour avoir son favori toujours près d’elle, la duchesse d’Etampes lui a fait épouser sa sœur Louise de Pisseleu, le 28 février 1540, Louise étant fille de Guillaume de Pisseleu, seigneur de Heilly et de Madeleine de Laval de La Faigne.
Mais ça n’est pas suffisant pour détourner les soupçons, et un jour de 1546, le dauphin, futur roi Henri II, lui demande où il prend ses ressources pour pouvoir mener une existence aussi fastueuse; pris de court, il répond que c’est sa belle-mère, seconde femme de son père, Madeleine de Puyguyon, qui l’entretient.
Le mot fait florès, et le dauphin raconte à qui veut l’entendre, que Guy Chabot se vante d’avoir sa belle-mère pour maîtresse, et de la "chevaucher". La calomnie revenant rapidement à ses oreilles, il déclare que celui qui tient ces propos « est méchant et lâche ».
Ne pouvant demander raison au dauphin, de rang royal, c’est un de ses amis, François de Vivonne, frère de Charles, seigneur de La Châtaigneraie qui relève cette insulte, et un combat à mort est décidé, le « jugement de Dieu ».
Ce n’est qu’après la mort du roi François Ier qu’il se bat en duel le 10 juillet 1547, contre François de Vivonne, en présence du roi Henri II et de toute sa cour, au château de Saint-Germain en Laye.
Il se distingue par la victoire qu’il y remporte grâce à ce qui devient dans la postérité, la célèbre botte, le Coup de Jarnac. voir *

A la suite de ce combat, le roi le fait monter près de lui et lui dit:
"...vous avez combattu en César, et parlé en Cicéron..."
Son honneur lui ayant été rendu par le roi, il repart avec grand honneur et réputation, non seulement de la part du roi, mais aussi de tous les princes, grands seigneurs, gentilshommes et autres qui ont vu le combat, tant pour avoir eu affaire à un tel homme que La Châtaigneraie, qui était estimé, et de fait fort hardi et adroit, que pour avoir usé avec lui de telle grâce...



Après son coup de maître, il jouit d'une haute considération à la Cour et dans les armées.
Il succède à son père comme baron de Jarnac à la mort de ce dernier en 1559.


En juin 1561, il écrit à la reine pour la tenir au courant des « troubles excités dans l’Angoumois par les réformés » tout en précisant qu’à Jarnac « les choses sont plus tranquilles, quoique les ministres y prêchent publiquement et en grande assemblée ».
Fin mars 1562, il est gouverneur de La Rochelle, alors que la Réforme est fortement implantée en Aunis et en Saintonge, et que François de La Rochefoucauld, commandant du prince de Condé s'implante dans les deux provinces, à l'exception de La Rochelle, Pons et Taillebourg. Les échevins de La Rochelle et leur gouverneur Guy Chabot, bien que gagnés à la « religion nouvelle », appuyés par les principaux marchands, pratiquent une politique de neutralité visant à ne mécontenter personne, et à sauvegarder leurs précieux privilèges.
En 1563, Guy Chabot est accusé d'avoir suscité l'assassinat du duc de Guise, par un gentilhomme huguenot de l'Angoumois, Jean de Poltrot de Méré, après que le duc ait provoqué le massacre des protestants de Wassy en Champagne le 1er mars 1562. voir **


En mars 1569, près de Jarnac, a lieu la Bataille de Jarnac, affrontement entre les armées catholiques et protestantes, au cours de laquelle le chef des Huguenots, le prince de Condé, est tué, assassiné par un catholique du nom de Montesquiou, alors que blessé il se rendait. voir *** et ****
On ne sait rien de l'attitude ni de l'éventuelle participation de Guy Chabot à cette bataille; la seule chose dont on est sûr, c'est que le corps de Condé a été exposé comme un trophée sur une table en marbre dans le château de Jarnac... (cette table est de nos jours visible à la Mairie de Jarnac) 
Guy Chabot a 1 fils unique de son union avec Louise de Pisseleu:
1) Léonor Chabot, qui suit,

Après le décès de Louise en 1563, il se remarie avec Barbe Cauchon de Maupas, veuve de Symphorien de Durfort-Duras.
Ils ont :
1) Charles, mort sans postérité,
2) Jeanne, mariée le 1
er juin 1560 à René Anne d'Anglure, baron de Givry, comte de Tancarville, tué le 19 décembre 1562 à la bataille de Dreux. Elle se remarie en 1564 avec Claude de la Châtre, baron de La Maisonfort, maréchal de France.

A cette époque, le château de Jarnac est une des plus grandes maisons de la province et la mieux tenue.
Le château, neuf avec ses tourelles à poivrières, contient de nombreuses salles : des aïeux, de billard, de bibliothèque, pour maîtres, officiers, serviteurs, visiteurs.
Sur une des tours,
« une figure de plomb de M. de La Châtaigneraie avec une de ses jambes coupée ».
Il décède le 6 août 1584.
 * Le Coup de Jarnac
** Ce massacre déclenchera la 1ère guerre de religion. La tension monte entre les deux camps. Guy Chabot fait son rapport à Catherine de Médicis.
*** Récit de la Bataille de Jarnac par Agrippa d'Aubigné 

Charles Ier Chabot

Charles Ier Chabot, chevalier, deuxième baron de Jarnac, seigneur de Saint-Aulaye, Montlieu etc..., de 1496 à 1559.



Il est fils aîné du précédent et de Madeleine de Luxembourg.


Encore mineur, il épouse le 15 juin 1506 en premières noces, Jeanne de Saint-Gelais, fille unique et héritière de Jean de Saint-Gelais, seigneur de Montlieu et Saint-Aulaye, et de Marguerite de Durfort-Duras.
Ses parents étant décédés tous les deux, il est assisté, dans son contrat de mariage, par son oncle maternel Philippe, cardinal de Luxembourg, évêque du Mans et de Thérouanne.
Par ce contrat, son épouse Jeanne héritera de Montlieu et de Saint-Aulaye, à condition que Charles Chabot et ses héritiers portent le nom et les armes de Saint-Gelais avec ceux des Chabot.
Ils ont :
1) Louis Chabot, mort dans la malheureuse expédition de Naples avec le seigneur de Lautrec en 1528.
2) Guy Ier Chabot de Saint-Gelais, baron de Jarnac, qui suit,
3) Françoise,
4) Philippe.
Devenu veuf en 1516, il épouse Madeleine de Puyguyon, née vers 1490, fille héritière de Jacques de Puyguyon et de Marguerite Amenard.
De cette union naissent:
1) Charles Chabot (mort en 1573), seigneur de Sainte-Foy, qui sera guidon, puis lieutenant de la compagnie de 50 lances des Ordonnances de son frère Guy.
Dans la succession de leur père en 1553, Guy Ier aura, en qualité d'aîné, le château de Jarnac et les 4/5 des biens et revenus et son frère Charles le 1/5, c'est-à-dire le quint restant.
Charles de Sainte-Foy (1573) épousera Françoise Joubert, fille de François, seigneur de Lancret, et il aura de cette union Esther* , dame d’Andilly, du Marais, du Breuil et du quint de Jarnac, à laquelle il transmettra ce quint, et qui l'apportera à son époux Charles de Fonsèque baron de Surgères,
*Esther donnera naissance à Hélène de Fonsèque de Surgères, mariée le 4 août 1600 à Issac de La Rochefoucauld, baron de Montendre, seigneur de Montguyon, dont descendra Paul Auguste Gaston de La Rochefoucauld de Fonsèque, dit « le Chevalier de Montendre », allié en 1709 à Henriette Charlotte Chabot, comtesse de Jarnac, elle-même héritière de Guy Henri Chabot, comte de Jarnac.
2) Catherine (vivante en 1548),
3) Jeanne, mariée à François de Pierre-Buffière, vicomte de Châteauneuf-en-Périgord.


Des relations très étroites s’établissent entre les Chabot de Jarnac et la petite cour du château de Cognac.
Louise de Savoie, femme de Charles d’Orléans comte d'Angoulême, successeur du « bon comte Jean », est souvent reçue à Jarnac avec ses deux enfants, François (futur François Ier) et Marguerite (future Marguerite de Navarre).
François, devenu roi de France, vient souvent au château de Jarnac, dont il apprécie particulièrement "cette riante vallée de la Charente".
François Ier conservera toujours pour Charles Chabot une profonde amitié.
En 1525, ce dernier est nommé gouverneur de La Rochelle et du pays d'Aunis. Il s'oppose alors à la municipalité de La Rochelle à tous propos, et plus particulièrement à cause des questions de préséance.
En 1533 Charles est créé chevalier de l’Ordre du roi (Ordre de Saint-Michel).
En 1535, le roi, en quête des fonds nécessaires à sa politique extérieure, lui donne raison, et Charles Chabot est nommé gouverneur, capitaine et maire perpétuel de La Rochelle**, qui, au passage n'a plus que vingt échevins au lieu des cent pairs existant jusqu'alors; dès le 1er juin 1541, le roi institue brutalement un droit unique de « 44 livres par muid sur le sel pris au marais * »; devant les troubles qui éclatent, ce taux est ramené à 24 livres le 7 avril 1542, mais frappe aussi le sel d'exportation et le sel de pêche. Les îles s'enflamment, et au début de l'été, Charles Chabot introduit à La Rochelle des soldats qui se heurtent aux habitants, causant grand nombre de blessés; mais les troubles continuent, assemblant jusqu'à dix mille hommes en armes. François Ier arrive en renfort le 30 décembre 1542, entre dans la ville terrorisée, mais fait preuve de magnanimité, et pardonne à tous ses habitants; ce pardon est tout de même assorti d'une « amende de quinze mille muids de sel à livrer au grenier de Rouen ».
Charles Chabot sera un des compagnons d’armes de François Ier, à Marignan.
Il lui rend de grands services, à son retour de captivité, le roi de France le fait chevalier de son Ordre, maire et capitaine de la ville et cité de Bordeaux (par la démission de son frère Philippe en 1531), capitaine du château du Hâ, vice-amiral de Guyenne**.
Il devient également gentilhomme ordinaire de la chambre du roi Henri II, qui lui fera don de quelques forêts en 1556.
Il décède en 1559.

En février 1514, le roi François Ier érige le comté d’Angoulême en duché-pairie, et y adjoint, entre autres, les terres et seigneuries de Jarnac et Bassac, jusqu’alors enclaves appartenant à la Saintonge.

C’est également à cette époque, en 1553, que Calvin vient en Angoumois, y reste plusieurs années, et y fait de nombreux adeptes. Des réunions, d’abord secrètes, se tiennent à Jarnac, Cognac, Segonzac et Châteauneuf ; à Jarnac se tiendra même un colloque en 1560; les réunions sont alors publiques; mais il règne un esprit de tolérance, et aucun désordre public ne se produit.


**Délibération du conseil royal de la ville de La Rochelle (1536), p.135.

Jacques Ier Chabot


Jacques Ier Chabot, chevalier, baron d’Aspremont (en Vendée), seigneur de Brion et autres terres, premier baron de Jarnac de 1493 à 1496.
Né vers 1450, il n’est que le quatrième fils de Renaud Chabot et d'Isabeau de Rochechouart, frère des deux seigneurs de Jarnac précédents. La mort de Louis II, le fils aîné, la profession d’Antoine, qui, en qualité de chevalier de Saint-Jean, ne pouvait posséder aucune seigneurie, et enfin la mort de François, seigneur de Jarnac après Louis, lui apportent la seigneurie de Jarnac, alors qu’il est déjà seigneur d’Aspremont et de Brion.

Il épouse le 15 septembre 1485, Madeleine de Luxembourg* (
✝ avant juin 1516), veuve de Charles de Sainte-Maure, seigneur de Puyseuls, et fille de Thibaud de Luxembourg, seigneur de Fiennes, et de Philippe de Melun, dame de Sottenghen. Elle est dotée par sa tante Catherine de Luxembour, femme d’Artus II, duc de Bretagne.
Ils ont 1 fils:
1)
Charles Chabot, né vers 1487, qui suit.
2) Philippe Chabot, seigneur de Brion, né en 1492, qui a fait la branche des comtes de Charny et de Buzançais par sa femme Françoise de Longwy, nièce aînée de François Ier, dit l’amiral Chabot-Brion, chevalier des Ordres de Saint-Michel et de la Jarretière, gouverneur de Bourgogne et de Normandie.

Il est l'un des favoris du roi, mais sa fierté, et surtout sa grande proximité avec la duchesse d'Etampes, maîtresse du roi, fait que ce dernier lui laisse intenter un procès pour des raisons futiles; malgré sa réhabilitation, l'amiral meurt, d'une "maladie de langueur", le 1er juin 1543
.
3) Christophe, qui deviendra moine,
4) Catherine Chabot, mariée en 1506 à Bertrand de Madaillan d’Estissac (
1522), chevalier seigneur de Cahuzac et autres lieux, sénéchal d'Agenais, de Périgord, lieutenant général du roi en Guyenne, maire et gouverneur de Bordeaux.
Elle décède avant son mari, lui laissant quatre enfants, dont Louis de Madaillan d'Estissac. Ce dernier succèdera à son père et sera gouverneur de La Rochelle et d'Aunis, puis gouverneur en Saintonge puis lieutenant général en Poitou. A ce titre il combat fortement la religion Réformée si présente et forte dans ces provinces, et particulièrement en Saintonge et La Rochelle.

Jacques Chabot est retenu conseiller et chambellan du roi le 22 septembre 1485.
Il vit surtout à la cour de Charles VIII.
Il décède avant 1496.
*Cette union, tout comme celle d’Esutache Chabot, fille de Thibaud II Chabot avec Geoffroy de Lusignan-Vouvant au XIIe siècle, rattache les Chabot aux maisons impériales de l’Europe, à la maison de France, qui toutes descendent des Lusignan et des Luxembourg. Ce n’était donc pas par pure étiquette, mais bien plutôt à cause de leur parenté avec les Chabot, que les rois de France leur donnaient le titre de cousins. (Histoire généalogique de la maison de Chabot, par L. Sandret, 1889.)

François Chabot

François Chabot, seigneur de Jarnac de 1479 à 1493.

Frère du précédent.

Abbé commendataire de Châtres (près de Saint-Brice) et de Baignes en Saintonge, chanoine de Saintes, protonotaire du Saint-Siège, seigneur de Jarnac après la mort de son frère Louis, en 1479.


Louis II Chabot

Louis II Chabot, chevalier, seigneur de Brion, d’Aspremont, de Clervaux, de Boussay, de Mastoz et autres lieux, seigneur de Jarnac de 1474 à 1479.

Fils aîné du précédent, il est conseiller-chambellan du roi, capitaine « de partie des nobles du ban et arrière-ban du pays de Poitou ».

Il meurt en 1479, sans laisser d’enfants de Jeanne de Montberon, sa femme, veuve de don Martin Henriquez de Castille, fille de François II, sire de Montberon, et de Jeanne de Vendôme.

Renaud Chabot

Renaud Chabot, écuyer, chevalier, seigneur d’Aspremont, Clervaux, Chantemerle, Thouars, Gallardon, Saint-Gilles, Précigny, Moulins neufs, et seigneur de Jarnac de 1422 à 1474.

Né vers 1410, il est le deuxième fils de Louis Ier Chabot, seigneur de la Grève, et de Marie de Craon, dame de Jarnac-sur-Charente et autres lieux.
Il reçoit en partage la terre de Jarnac.
Il épouse en premières noces, vers 1430, Françoise de La Rochefoucauld, veuve de Gilles d'Appelvoisin, fille de Guy, seigneur de Barbezieux, et de Rosine de Montault, dame de Verteuil.
Ils ont deux filles:
1) Agnès, mariée à Gui Chemin, seigneur de l’Isle-Bapaume,
2) Marguerite (encore mineure en 1440), et décédée probablement sans alliance.
 
Resté veuf, il se remarie en 1437 avec Isabeau de Rochechouart (ca.1425-ap. octobre 1477), dame de Gallardon et de Beauçay, fille unique et héritière de Jacques de Rochechouart, seigneur d’Aspremont et de Brion, et de Jeanne de la Tour-Landry, dame de Clervaux, dont il reçoit en dot droit de justice sur cette dernière terre.
Il a un long différend contre Christophe, seigneur de la Tour-Landry, son beau-frère, au sujet de la justice de la terre de Clervaux ; il obtient rémission pour lui et son fils aîné, le 28 juin 1464, d’un meurtre qu’ils avaient commis en cette occasion: elle n'est entérinée que le 14 août 1475.

Ils ont:
1) Louis II Chabot, seigneur de Jarnac, qui suit,
2) Antoine Chabot, chevalier de Rhodes (ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem) et succédant à Jacques de Château-Châlon comme grand prieur de France en 1504, mort le 6 novembre 1507, enterré dans le chœur de l’église du prieuré du Temple.
3) François Chabot, d’abord eclésiastique, prieur de Cognac, chanoine et chantre de l’église de Saintes, abbé commendataire des abbayes de Châtres puis de Baignes en Saintonge, seigneur de Jarnac après son frère aîné, qui suit,
4) Jacques Chabot, qui suit,
5) Robert Chabot, seigneur de Clervaux et de Baussay, baron d’Aspremont, marié à Antoinette d'Ylliers, fille de Jean seigneur d'Ylliers et de Marguerite de Chourses. (mort avant 1518).
  • 1. Paul Chabot, seigneur de Clervaux, chevalier de l’Ordre de Saint-Michel, capitaine de 50 hommes d’armes des ordonnances du roi; mort avant 1573, sans enfants de Jacqueline de Montigny, dame du Fresne en Vcndômois et des Essarts, fille de Jacques de Montigny, seigneur de Fresne, et de Léonore de Ferrières, qu’il avait épousée par contrat de 12 octobre 1537.
  • 2. Anne Chabot, dame de Maisoncelles et d’Escorpain, femme de Jean de Maillé, seigneur de la Tour-Landry, fils d’Hardouin de Maillé, dit de la Tour- Landry, baron de Châteauroux, etc et de Françoise de la Tour.
  • 3. Isabeau Chabot, dame de Crissé et de Jarnac en partie, mariée 1°. à Charles de Vivonne, baron de la Chasteigneraye, fils d’André de Vivonne, seigneur de la Chateigneraye, & de Louise de Daillon-du-Lude ; 2° à Jacques Turpin, seigneur de Crissé.
6) Marguerite Chabot, alliée à Pierre de Reilhac, vicomte de Mérinville et seigneur de Brigueil,
7) Françoise Chabot, qui épouse par contrat du 19 mai 1456, Renaud de Sainte-Maure, seigneur de Jonzac de 1456 à 1499, fils d’Armand de Sainte-Maure, seigneur de Montausier et de Perrette Marchand, dame de Marcilly, et dont elle aura 5 enfants.
8) Jeanne Chabot, alliée le 20 janvier 1466 à Pierre de Saint-Julien, seigneur de Lasserre,
9) Philippe Chabot, mariée par contrat du 20 janvier 1469 à Antoine Clérembaud, sieur de La Plesse, fils de Gilles et Jeanne Sauvage, seigneurs de Plessis-Clérembaud.

Dès le début, Renaud s’attache à cette terre de Jarnac.
Dans les longues guerres qui, sous le règne de Charles VII, aboutissent à l'expulsion définitive des Anglais du sol de la France, le seigneur de Jarnac reste fidèle au roi de France. Lorsque, en 1453, Charles VII va en personne délivrer l'Aquitaine du joug de l'étranger, Renaud Chabot a le commandement d'un corps de troupes chargé de repousser
l'ennemi de la Saintonge.
Renaud est toujours à ses côtés, en 1445 au siège de Chalais.
Pour payer une partie de la rançon de son frère Jean, Charles duc d’Orléans, capturé en 1415 à la bataille d'Azincourt, et revenu de captivité en 1440, fait appel à Renaud Chabot.
Il lui vend le 6 octobre (ou décembre) 1441, pour la somme de 1 500 écus "neufs du coing du roy, le chastel de Jarnac, forteresse et cloture d'iceluy, alors desmoli et inhabitable, avesque la quitième partie de la terre, seigneurie et chastellenie dudict lieu". (Arch. impér.; Sect. Dom.)
Le comte Jean d’Orléans, le « bon comte Jean d'Angoulême» comme on l’appelle dans le pays, reviendra finalement de captivité en 1444, après 32 ans de captivité, s'étant résolu à vendre le comté de Périgord à Jean de Bretagne, vicomte de Limoges, pour payer une partie de sa rançon.
Il reprend alors possession de son comté d'Angoumois.
Jean reviendra, malgré tout, sur la parole de son frère Charles, et Renaud Chabot doit, le 4 mai 1456, se désister en faveur du comte d’Angoulême pour l’affaire signée avec son frère en 1441.
L'année 1465 voit Renaud Chabot, chevalier, seigneur de Jarnac, prendre parti pour le roi, lors de la révolte des seigneurs qui ont formé la ligue du bien public. Pour se mettre en campagne avec Louis, son fils, aussi chevalier, seigneur de Brion, il fait un emprunt de 500 livres tournois.
Après la défaite des Anglais à la bataille de Castillon en 1453, la guerre de Cent Ans étant terminée, et l’avenir semblant être à la paix, Renaud fait édifier à grands frais, à partir de 1467, sous Louis XI, le nouveau château, sur les débris de l’ancien château de Wardrade.

Il est conseiller de Louis XI et son chambellan.
Il décède vers 1474, non sans avoir subi en 1465, un procès du comte d’Angoulême, alors effrayé par l’importance du château nouvellement édifié, et qui demande sa démolition; le procès traînera en longueur et sera finalement abandonné à l’avènement de François, duc de Valois, futur François Ier.

Louis Ier Chabot

Louis Ier Chabot, chevalier, seigneur de La Grève, de Chantemerle, et du Petit-Château, seigneur de Jarnac de 1396 à 1422.

Né vers 1370, fils de Thibaud III Chabot de La Grève, et d’Amicie de Maure, fille de Jean IV, seigneur de Maure et d’Aliette de Rochefort, dame de Quehillac.
Il est seigneur de la Grève, du petit château de Vouvent et de Chantemerle.
En 1396, il épouse Marie de Craon (ca 1375-1420), dame de Colombiers, fille de Guillaume II de Craon (qui précède), vicomte de Châteaudun, seigneur de Jarnac, et de Jeanne de Montbazon. Elle lui apporte en mariage la propriété, indivise entre elle et sa sœur Louise de Craon, des baronnies, châteaux, châtellenies et terres de
Montcontour, Marnes, Montsoreau, Colombiers, Précigné, Verneuil, Ferrières, Savonnières, ainsi que des quatre quints de la seigneurie de Jarnac-sur-Charente.
Au moment où ils prennent possession de la terre de Jarnac, celle-ci ne semble pas pouvoir apporter grand-chose à cette riche famille; le château est ruiné et la cinquième partie du revenu est confisquée; l’église est en partie détruite, le peuple est surchargé d’impôts et misérable.
Aussi vont-ils se contenter d’en percevoir les maigres revenus.
En mars 1420, sa femme étant décédée, a lieu un arrangement entre Louis Chabot en son nom et comme tuteur de ses enfants, et les frères et sœurs de Marie de Craon, relativement au partage de la succession de feu Guillaume II de Craon et de Montbazon.
Louis meurt avant le mois de juin 1422, laissant de leur mariage :
1) Thibaud IV Chabot*, chevalier, qui continue la branche des seigneurs de la Grève, de Moncontour, Marnes, Montsoreau, etc., marié en juin 1422 à Brunissant d’Argenton. Il sera tué le 12 février 1429, à la journée de Patay, dite des Harengs, contre les Anglais.
2) Renaud Chabot, auteur de la branche des Chabot seigneurs de Jarnac, qui suit.
3) Jean ou Jehannot Chabot ,et
4) Anne Chabot, morts sans postérité.
*Tous les biens, héritages et possessions de Louise de Craon, sa tante, sont confisqués par le roi Charles VII et donnés à Thibaud, le 8 août 1423, en compensation pour tous les dégâts et dépenses que lui et sa famille ont subi au cours de la guerre contre les Anglais, alliés alors à son second mari Jean de Mailly . Il s’agit des terres, châteaux et châtellenies de Colombiers, Savonières, Montsoreau, Montcontour, Marnes, Jarnac-sur-Charente, Montbazon, Sainte-Maure, Nouatre, La Pierre de Faou, Le Brandon et La Masquière.